#4 - Nanocarbone 3D et ciment à base de CO2
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🇫🇷 Les actualités de nos start-ups françaises
Lynxter dévoile sa nouvelle imprimante 3D industrielle S300X - FIL11 | FIL11
Lynxter, le fabricant basque d'imprimantes 3D, vient de dévoiler son dernier modèle : la S300X - FIL11 | FIL11. Cette nouvelle imprimante 3D IDEX (Independent Dual Extrusion) propose une belle évolution sur ce type de machines avec de très bonnes performances et une grande polyvalence.
Une vitesse d'impression impressionnante
Le S300X - FIL11 | FIL11 se distingue par sa vitesse d'impression remarquable, atteignant 1000 mm/s sur les axes X et Y, et 50 mm/s sur l'axe Z. Avec une accélération de 10 000 mm/s2 et un débit d'extrusion de 24 mm3/s avec une buse de 0,4 mm, cette imprimante se positionne parmi les plus rapides du marché.
Polyvalence et productivité accrues
Équipée de deux têtes d'impression indépendantes, la S300X - FIL11 | FIL11 offre plusieurs modes d'impression innovants :
Duplication : pour doubler la productivité
Miroir : pour imprimer simultanément deux pièces symétriques
Bi-matière : pour combiner deux matériaux dans une seule impression
Compatibilité avec les matériaux haute performance
L'imprimante prend en charge une large gamme de thermoplastiques industriels, du PA-CF au PEKK, en passant par le PP et le PETG-C. Sa chambre chauffée jusqu'à 80°C et son plateau chauffant jusqu'à 160°C permettent de travailler avec des matériaux exigeants.
Facilité d'utilisation et sécurité
Lynxter a intégré un système de calibration automatique et une interface guidée pas à pas pour simplifier l'utilisation. De plus, un système de filtration HEPA H14 et à charbon actif neutralise 99,995% des particules fines et des composés organiques volatils, assurant la sécurité des utilisateurs.
Un projet Made In Sud Ouest à Bidart qui fait plaisir ! J’ai eu l’occasion de discuter avec le CEO Thomas Batigne il y a quelques mois, c’est une superbe boîte ! Ils ont trouvé leur marché en développant une solution d’impression 3D de silicone. Ils cherchent maintenant à se diversifier en proposant des machines plus polyvalentes capables de travailler des matières techniques pour les industriels. Super produit dans un marché concurrentiel, projet à suivre de près !
Nawah inaugure son site de production de nanocarbone 3D
Nawah, une startup française spécialisée dans les nanotechnologies, a inauguré sa première usine à Rousset dans les Bouches-du-Rhône. Cette avancée permet à l'entreprise de répondre aux demandes croissantes des équipementiers sportifs.
La technologie nanocarbone 3D
Le matériau est composé de 100 milliards de nanotubes verticaux en carbone par cm2. Il vient d’intégrer dans des composites pour améliorer leur résistance et leur conductivité.
Nawah a récemment développé la première électrode entièrement nanostructurée au monde pour les piles à combustible. Cette innovation, basée sur une approche de fabrication à l'échelle nanométrique, combine le nanocarbone 3D de Nawah avec du nanoplatine.
Un avenir prometteur
Avec cette montée en puissance de sa production, Nawah se positionne comme un acteur clé de l'innovation dans les matériaux avancés. L'entreprise vise désormais à se concentrer sur les marchés des composites et de l'hydrogène, tout en mettant en place des lignes de production à haute capacité.
Une des ambitions de l’entreprise est de faire chuter le coût des piles à combustible, utilisées dans la mobilité à hydrogène. Je ne savais pas mais c’est le platine qui fait en partie exploser le prix et freine l’adoption de cette technologie. L’idée est d’utiliser la techno de Nawah pour réduire la quantité de platine, diminuant les coûts mais facilitant également sa fabrication et améliorant ses performances. A voir si leur coût de production permettra de tenir cette promesse avec leur nouvelle usine.
💰 Le point finances et levées
En raison d’une faible actualité côté français sur les levées cette semaine (peut-être à cause des vacances ?), j’ai étoffé la partie actualités internationales.
Freeform révolutionne l'impression 3D métallique avec l'IA
Freeform, une startup californienne fondée par d'anciens ingénieurs de SpaceX (Erik Palitsch et TJ Ronache), vient d'obtenir un financement de 14 millions de dollars de la part de Nvidia et Boeing. Cette levée de fonds s'inscrit dans une stratégie plus large, la société ayant déjà réuni un total de 45 millions de dollars depuis sa création.
Une technologie de rupture pour l'industrie
L'entreprise développe une technologie d'impression 3D métallique basée sur l'intelligence artificielle, visant à surmonter les limitations actuelles du secteur. Freeform intègre des systèmes de vision par ordinateur haute vitesse et des plateformes de calcul accéléré pour contrôler le processus d'impression en temps réel, à l'échelle microseconde.
Un choix de modèle économique
Plutôt que de vendre des imprimantes, Freeform propose un service d'impression à la demande. Cette approche "manufacturing-as-a-service" permet aux clients d'accéder à une technologie de pointe sans investissement initial massif.
Partenariats stratégiques et perspectives d'avenir
Freeform a rejoint le programme Nvidia Inception pour startups et utilisera les plateformes de calcul accéléré de Nvidia, notamment les puces GPU H100 optimisées pour l'IA. L'entreprise prévoit d'étendre son portefeuille de matériaux imprimables et d'augmenter ses capacités de production.
C’est vrai que cette techno coûte cher, surtout en France. En Asie on arrive à s’en sortir pas trop mal. Mais pour les principaux clients de ce type de pièce (aéro, spatial, défense, sport auto), pas question d’envoyer ces plans en Asie. La proposition de valeur de Freeform est d’utiliser la tech et l’IA pour réduire le temps de fabrication en supprimant les opérations manuelles. Cela permet d’avoir des machines autonomes et d’augmenter les volumes possibles. Encore un exemple de projet industriel utilisant la tech pour aller plus loin et accélérer l’adoption en réduisant les coûts.
Horizon Robotics décolle en bourse : l'IPO chinoise qui fait sensation à Hong Kong
Horizon Robotics, une entreprise chinoise spécialisée dans les technologies de conduite autonome, a récemment fait sensation avec son introduction en bourse à Hong Kong. Cette opération financière marque une étape cruciale pour l'entreprise et souligne son rôle prépondérant dans le secteur des véhicules autonomes.
Une technologie de pointe au service de la conduite autonome
Horizon Robotics développe des solutions hardware et software intégrées pour les systèmes de conduite autonome. Ces technologies sont conçues pour améliorer la sécurité et l'efficacité des véhicules autonomes, en s'appuyant sur des algorithmes avancés d'intelligence artificielle et de traitement des données en temps réel. L'entreprise se distingue par sa capacité à fournir des systèmes complets qui peuvent être intégrés directement dans les véhicules, facilitant ainsi l'adoption de la conduite autonome par les constructeurs automobiles.
Un succès retentissant en bourse
Lors de son introduction en bourse à Hong Kong, les actions de Horizon Robotics ont bondi de près de 38%, atteignant 5,12 dollars hongkongais par rapport au prix d'émission initial de 3,99 dollars. Cette performance témoigne de l'intérêt croissant des investisseurs pour les technologies autonomes, renforcé par le soutien d'investisseurs majeurs tels que Baillie Gifford & Co. et le fonds souverain norvégien.
Des perspectives prometteuses
Fondée en 2015 par Kai Yu, un expert en intelligence artificielle ayant précédemment travaillé chez Baidu, Horizon Robotics continue d'innover dans le domaine des véhicules autonomes. Les fonds levés lors de l'IPO permettront à l'entreprise d'accroître ses investissements en recherche et développement, ainsi que ses efforts commerciaux pour étendre sa présence sur le marché mondial. Avec des clients prestigieux comme Audi, Hyundai et BYD, Horizon Robotics est bien positionnée pour jouer un rôle clé dans l'avenir de la mobilité autonome.
Qui pourra arrêter les chinois sur la conquête du marché de l’automobile ? Après ma visite au mondial de l’auto il y a 2 semaines, pas grand monde j’ai l’impression… Que ce soit au niveau des constructeurs avec des véhicules de mieux en mieux finis et bourrés de nouvelles technos (je pense à Xpeng et BYD notamment) à des prix compétitifs ou au niveau des deeptech comme Horizon Robotics. Affaire à suivre mais les acteurs historiques européens vont devoir se battre.
Outrider lève 62 millions de dollars pour automatiser des centres logistiques
Outrider, une startup américaine spécialisée dans l’automatisation es centres logistiques, a récemment annoncé avoir levé 62 millions de dollars. Cette nouvelle injection de capital porte le financement total de l'entreprise à plus de 250 millions de dollars, soulignant l'intérêt croissant des investisseurs pour les solutions d'automatisation logistique.
Une technologie innovante pour l'industrie logistique
Outrider se distingue par son système utilisant des camions électriques autonomes capables de coupler et découpler les tracteurs et les remorques à l'aide d'un bras robotique, tout en manœuvrant entre les quais et les places de stationnement. Cette approche vise à améliorer la sécurité et l'efficacité des opérations, tout en réduisant l'exposition des travailleurs à des tâches répétitives et dangereuses.
Un impact croissant sur le secteur
Depuis 2019, les clients d'Outrider, représentant plus de 20% de tous les camions de cour en activité en Amérique du Nord, ont activement participé aux tests de produits et aux déploiements pilotes. La technologie de l'entreprise a déjà été validée par plus de 100 000 mouvements de remorques autonomes sur les sites de ses clients et de test.
Perspectives d'avenir
Bien que le déploiement à grande échelle prévu pour 2025 se concentre actuellement sur les applications dans les centres de distribution, la technologie d'Outrider est également adaptée aux terminaux ferroviaires et portuaires, ouvrant la voie à de futures applications dans le transport de fret.
Je pense que ce type de projet est une étape essentielle vers le développement des solutions de mobilité autonomes. Les grands espaces logistiques présentent moins de complexités pour mettre au point ces technologies avec de plus en plus de besoins à satisfaire. Une étape clé pour rassurer investisseurs, clients, assurances etc… pour accélérer le développement et l’adoption de la conduite autonome.
Paebbl accélère dans le développement de son procédé de stockage du CO2 dans les matériaux de construction
Paebbl, une startup finno-néerlandaise spécialisée dans la décarbonation, a récemment annoncé avoir levé 25 millions de dollars (environ 23,5 millions d'euros) en série A. Cette levée de fonds, vise à accélérer le développement de sa technologie innovante de stockage du CO2 dans les matériaux de construction.
Une technologie prometteuse pour l'industrie du bâtiment
Fondée en 2021, Paebbl a développé un procédé permettant de transformer le CO2 capturé en matériaux de construction permanents et durables. Cette solution offre non seulement un stockage permanent du CO2, mais aussi une alternative à faible émission de carbone aux matériaux cimentaires traditionnels, fortement émetteurs de gaz à effet de serre.
Une croissance fulgurante en moins de deux ans
Depuis sa création, Paebbl a connu une croissance impressionnante. L'entreprise est passée d'essais en laboratoire à l'échelle du gramme à une unité pilote pleinement fonctionnelle, capable de produire quotidiennement 250 kg de produit stockant du CO2. En mai 2024, Paebbl a atteint le jalon important d'une tonne complète de CO2 séquestré dans son produit minéral.
Perspectives d'avenir
Avec ce nouveau financement, Paebbl prévoit de mettre en service une usine de démonstration au premier semestre 2025, qui multipliera par dix sa capacité de production actuelle. L'entreprise continuera également d'étendre ses activités dans ses centres existants à Helsinki, Rotterdam et Stockholm, tout en ouvrant un nouveau hub au Royaume-Uni.
Une grosse tendance que je partage quasiment chaque semaine. Les nouvelles industries de process pour transformer les polluants, déchets ou CO2 en matériaux durables sont en plein essor. J’ai l’impression que ces projets arrivent à séduire plus facilement les investisseurs. Développant leurs propres process, le projet d’industrialisation est pris en compte très tôt dans le modèle économique de l’entreprise, ce qui doit certainement rassurer. En parlant de modèle économique, Paebbl prévoit de vendre une solution “clé en main” pour capturer et transformer le CO2 auprès de différentes industries émettrices. En gros des mini usines de recyclage, beau challenge à suivre !
C’est terminé pour cette semaine, merci d’avoir lu jusqu’au bout.
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Bonne semaine et à lundi prochain !
Pierre-Baptiste.